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Maladies du sang : Leucémies Aiguës Myéloblastiques (LAM)

Pathologie

Leucémies Aiguës Myéloblastiques (LAM).

Description

Les Leucémies Aiguës Myéloblastiques (LAM) représentent environ la moitié des leucémies, soit environ 1 000 cas nouveaux par an en France et 6 500 aux USA. La majorité des LAM se caractérise par le fait que certains globules blancs, les granulocytes et les monocytes, ne parviennent pas à maturation : la différenciation des cellules de la moelle osseuse est bloquée à un stade de cellules immatures, appelées blastes.

Clinique

Ces blastes envahissent la moelle osseuse et le sang. Il existe 5 principaux types de LAM (LAM1 à LAM5) caractérisés chacun par un stade de blocage spécifique.

Traitement

Actuellement, les LAM sont principalement traitées par chimiothérapie destinée à détruire les blastes leucémiques. Mais celle-ci reste peu efficace puisque, après une première rémission, la majorité des patients rechute dans les 5 ans. Le traitement des LAMs en rechute, qui fait principalement appel à la greffe de cellules de moelle osseuse normale pour remplacer les cellules leucémiques, connaît d'importantes limites en raison de la rareté des donneurs apparentés et d'une limite d'âge de 45 ans pour les receveurs.

Un grand espoir d'améliorer le traitement des LAM est apparu il y a environ une décennie lorsqu'il a été montré que l'acide rétinoïque, dérivé de la vitamine A, était capable de faire reprendre aux blastes leucémiques une différenciation normale. Cette thérapie, dite différenciatrice, a amélioré de manière spectaculaire la survie des patients atteints d'une forme rare de LAM, celle de type 3 (leucémie promyélocytaire). Le taux de guérison y atteint actuellement 70% à 5 ans. Malheureusement, l'acide rétinoïque n'est pas actif dans les autres types de LAM, qui sont les plus fréquents.

Plus récemment, il a été montré qu'il est possible de lever le blocage de différenciation des blastes leucémiques dans les autres LAM (types 1 à 5), en activant in vitro le CD44, présent à la surface des blastes leucémiques dans toutes les LAM.

Par des anticorps monoclonaux ou par l'acide hyaluronique, un polysaccharide qui est le ligand naturel du CD44. Dans tous les types de LAM, les blastes leucémiques ont présenté des signes de différenciation plus ou moins poussée. La différenciation la plus avancée a été observée pour les LAM de type 5 et de type 3 [1].

De multiples problèmes restent à résoudre avant d'envisager l'utilisation d'anticorps anti-CD44 ou l'acide hyaluronique comme médicaments anti-leucémiques. Le CD44 est, en effet, une molécule présente à la surface de nombreux types cellulaires de l'organisme, notamment des macrophages et des lymphocytes. Il faudra donc analyser les conséquences d'une éventuelle activation de ces cellules immunitaires par des anticorps anti-CD44.

Référence :
[1] Charrad, R. S. et al. (1999) Nature Medicine, 669-676.