Facteurs rhumatoïdes
Description
Le facteur rhumatoïde est une immunoglobuline sérique ayant la propriété de réagir avec les IgG humaines ou animales dénaturées: ce sont des autoanticorps de classe IgM anti-IgG.
La spécificité du facteur rhumatoïde vis-à-vis de la polyarthrite rhumatoïde est médiocre (70 % des polyarthrites rhumatoïdes évoluant depuis plus d'un an et 40 à 50 % dans les polyarthrites débutantes) , de plus il est également détecté dans le cadre de plusieurs autres pathologies (autres connectivites, hépatopathies, lymphopathies, et certaines maladies infectieuses).
La réaction immunitaire a lieu dans la membrane synoviale et joue un rôle prépondérant dans la pathogénie de la maladie.
Deux composantes, humorale et cellulaire, caractérisent cette réaction immunitaire:
- Au plan humoral, le rôle pathogène concerne la formation de complexes immuns (CI).
En effet, les plasmocytes de la synoviale rhumatoïde sécrètent de grandes quantités
d'immunoglobulines qui en se liant au FR vont favoriser l'apparition de CI.
Ces complexes immuns, sont responsables par leur dépôt, des phénomènes d'inflammation.
La fixation du complément sur les CI va jouer un rôle dans la genèse des lésions tissulaires.
La phagocytose des CI par les polynucléaires libère dans l'articulation des enzymes
lysosomiales diverses, des radicaux libres, des dérivés de l'acide arachidonique qui
participent aux phénomènes inflammatoires. Ces différents effecteurs sont également
soupçonnés de favoriser les destructions articulaires qui caractérisent cette maladie.
- Une réaction immunitaire à médiation cellulaire intervient aussi très probablement
dans l'inflammation synoviale et la constitution des lésions cellulaires.
La sécrétion de diverses cytokines d'origine macrophagique a été mise en évidence
dans la synoviale rhumatoïde. Ces cytokines pourraient être responsables de l'hypertrophie
synoviale mais aussi en partie de la destruction ostéocartilagineuse.
Dépistage des FR
- Le test au latex :
Ce test utilise des particules de latex polystyrène recouvertes d'IgG humaines.
Le serum du patient dilué au 1/20ième en tampon glycocolle est mis en présence
du réactif latex-globulines. En présence de FR, on observe une agglutination
massive visible à l'oeil nu, d'apparition rapide, comparée aux images obtenues
avec un serum de contrôle négatif et un serum de contrôle positif. - La réaction de Waaler-Rose :
Le test de dépistage sur lame utilise des globules rouges de mouton sensibilisés
par une dose infra-agglutinante d'IgG de lapin anti-globules rouges de mouton.
Le serum du patient est mis en présence de globules rouges de mouton non sensibilisés
(témoin négatif) et de globules rouges de mouton sensibilisés. La présence des FR est
objectivée par l'observation d'une agglutination visible à l'oeil nu avec éclaircissement du milieu.
Evaluation quantitative des FR
Plusieurs méthodes permettent d'évaluer les FR avec exactitude de manière à annoncer un titre précis en UI/ml.
- Méthodes néphélémétriques :
Le principe des méthodes néphélémétriques est basé sur la reconnaissance par le FR,
d'IgG humaines ou fixées sur des particules de latex.
Ces techniques présentent le double avantage de la simplicité et de l'automatisation
(analyseurs automatisés). - Méthodes turbidimétriques :
Les méthodes turbidimétriques sont basées sur le même principe que les méthodes néphélémétriques.
Seule la mesure du signal lumineux est différente.
De nombreux automates de biochimie permettent d'effectuer cet examen et donc de
doser les FR anti-IgG humaines. - Autres méthodes :
Il existe d'autres techniques de détection des FR comme des méthodes de type immunoenzymatique
de type ELISA, mais aussi des techniques réservées aux laboratoires de recherche sans
débouché pratique immédiat. Il s'agit du dosage radio-immunologique, des méthodes
d'immunoadsorption et de la détection des FR par immunofluorescence indirecte .
Mesure de l'affinité FR-IgG
Grâce à la technique SPR (Surface Plasmon Resonance), des travaux ont été effectués
afin de déterminer l'affinité du facteur rhumatoïde (Immunoglobulines de classe IgM ou IgMRF)
vis-à-vis de son antigène (IgG) , ceci dans le but de mieux comprendre la formation des
complexes immuns impliqués dans la physiopathologie. Sachant qu'il a été montré que la
température influait sur l'activité de la maladie, le kd (constante de dissociation) du
complexe IgMRF-IgG a été déterminé à différentes températures :
ce kd varie de 1.59 x 10-4 s-1 (6°C)
à 4.95 x 10-4 s-1 (30°C)
.